En date du 30 Décembre 2022, ACOPE a organiser la cérémonies de baptême et de remise de diplôme avec la participation de spécialistes en capoeira (maîtres, éducateurs et éducatrices) afin de renforcer le processus de développement des enfants et l’échange d’expérience.
Habillés en tenue traditionnelle en base de raphia, tenant des bâtonnets en bois entre les deux mains, ces enfants bénéficiaires ont presté au rythme de la capoeira devant un public enthousiasmé constitué des parents, des autorités locales et des membres de la société civile. C’était après une caravane fanfarisée partie du bureau administratif de l’ONG ACOPE jusqu’à la salle Vihum passant par le boulevard Nyamwissi.
C’est une première en ville de Beni, une région secouée par les conflits armés et où la population dont particulièrement les enfants traversent régulièrement des situations traumatisantes. Au total 55 enfants dont 32 filles et 5 encadreurs ont été décorés ce vendredi 30 décembre 2022, après avoir reçu une formation d’initiation à la capoeira. Désormais acteurs de la capoeira sociale, ils ont le droit de perpétuer cette pratique au sein de la communauté.
En RDC, la capoeira a pour la première fois été pratiquée à Goma en 2014 par les enfants sortis des forces et groupes armés et grâce à l’appui de l’UNICEF. Loin d’être un passe-temps ou un simple divertissement la capoeira était également pour ces enfants une manière de dégager leurs colères et frustration lors des combats non violents qui caractérisent la danse capoeira.
C’est donc la même expérience que les enfants encadrés par ACOPE ont vécu au cours des six mois d’initiation à la capoeira.
« C’était une occasion pour moi de me détendre avec mes pairs. Auparavant j’étais très colérique et violent, mais grâce à la capoeira j’ai appris la tolérance, l’amour et l’entraide », a témoigné un enfant bénéficiaire.
Pour Zawadi, la capoeira a permis a son fils de se réintégrer dans la communauté. « Après avoir été témoin du meurtre de son père dans leur champ, mon enfant présentait des sérieux signes de traumatisme. Il se repliait du jour au lendemain sombrant dans un univers de stress. Grâce aux séances de soutien psychosocial et de capoeira, il a repris sa bonne humeur et peut maintenant s’exprimer pleinement et se divertir avec d’autres enfants », a-t-elle dit tout en appelant les autres parents à ne pas minimiser les signes de stress que peuvent afficher les enfants.
Des milliers d’enfants continuent de souffrir à cause des conflits armés et des attaques persistantes dans la région de Beni. Plusieurs parmi eux ont été témoins des violences, recrutés au sein des groupes armés, tués ou mutilés, victimes de violences sexuelles. Certaines agences de protection de l’enfance telles que ACOPE contribuent tant soit peu à la reconstruction de cette jeunesse brisée.